La bio-impression 3D présente plusieurs atouts majeurs dans la recherche médicale. En effet il faut savoir que la recherche fondamentale et appliquée utilise couramment des animaux (rongeurs, lapins, singes, etc.) comme modèles pour comprendre les mécanismes cellulaires des maladies et tester des médicaments ou des vaccins au stade préclinique. Et l’utilisation d’animaux en tant que cobaye a continuellement fait l’objet de discussions et de polémiques au fil des années.
En effet, une analyse scientifique sur 2 366 médicaments a conclu que « les résultats des tests sur les animaux (en particulier les modèles de rats, de souris et de lapins) sont des prédicteurs très incohérents des réponses toxiques chez les humains et ne sont guère de meilleurs indicateurs que ce qui résulterait simplement du hasard – ou d’un tirage au sort – pour fournir une base de décision quant à savoir si un médicament doit faire l’objet d’essais chez l’homme ou non». ( 1 )
Ce constat étonnant fera ainsi dire à Michael Levitt, en 2006, alors secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux, que : « neuf médicaments expérimentaux sur dix échouent dans les études cliniques parce que nous ne pouvons pas prédire avec précision comment ils se comporteront chez l’homme, sur la base d’études en laboratoire et sur des animaux ». ( 2 )
De plus, ce constat pose aussi la question éthique de savoir s’il est nécessaire et utile de pratiquer des expériences sur ces animaux ! Ce que les associations de protection des animaux & de lutte contre la cruauté animale font depuis de nombreuses années en alertant les opinions publiques via de multiples campagnes.
Ce questionnement trouve un allié de poids dans une autre étude scientifique qui démontre, chiffres à l’appui, que l’expérimentation animale n’est pas fiable. En effet, selon une étude de Van Norman GA et al., 40 % des médicaments nouvellement développés échouent aux essais cliniques, soulignant le manque de fiabilité et de prévisibilité des modèles animaux. Environ 12 % des produits pharmaceutiques passent les tests précliniques avant d’être soumis aux essais cliniques. Parmi eux, seulement 56 % terminent avec succès les essais de phase I. Dans l’ensemble, environ 89 % des nouveaux médicaments échouent aux essais cliniques sur l’homme, la moitié environ de ces échecs étant dus à une toxicité imprévue chez l’humain :
Cette étude pose en filigrane une question extrêmement importante : « Si les tests sur les animaux prédisent avec précision la toxicité humaine, alors pourquoi les taux d’échec liés à la toxicité dans les essais cliniques sur l’homme sont-ils si élevés ? » ( 4 )
De plus, outre les questions éthiques, les tests sur les animaux prennent du temps et coûtent cher. Selon l’Organisation de développement économique, qui détermine les lignes directrices et la méthodologie des tests sur les animaux pour les gouvernements, l’industrie et les laboratoires indépendants de plusieurs dizaines de pays membres, le coût moyen d’une seule étude de toxicité sur les animaux reproducteurs sur 2 générations dans le monde est de 318 295 € et pour l’Europe à elle seule coûte 285 842 € , soit environ 349 890 $ et 314 215 $, respectivement. ( 3 )
Il est donc urgent de trouver des méthodes alternatives ! Que ce soit en terme d’humanité, d’efficacité et d’économie, nous pouvons et devons faire mieux !
Et en se passant de modèles animaux, la bio-impression 3D se propose comme une alternative viable ! En effet la bio-impression 3D permet de tester de nouveaux traitements directement sur des organoïdes cultivés sur la base des cellules des patients. C’est ce qu’on appelle la médecine personnalisée qui présente plusieurs bénéfices. Tout d’abord, en supprimant les expérimentations sur les animaux on supprime la souffrance animale. De plus, en testant de nouvelles molécules sur une « copie » d’organes de patients, on supprime l’exposition à de potentiels effets secondaires pour le patient. Sur le plan éthique, l’avantage est très fort !
De plus, pouvoir tester les effets d’une molécule sur les cellules d’un patient sans l’exposer directement à des effets secondaires potentiellement néfastes permet de gagner du temps sur les essais cliniques. Si on peut se passer des tests animaux, alors on peut gagner du temps et donc faire des gains d’efficacité ! Et ces gains de productivité produisent à leur tour des gains économiques !
La bio-impression 3D élargit le champ des possibles de la recherche médicale !
Pour plus d’informations, contactez nous sur info@forgext.com
Sources :
( 1 ) Source : « An analysis of the use of animal models in predicting human toxicology and drug safety » J. Bailey, M. Thew, M. Balls
( 2 ) : Communiqué de presse : La FDA publie des conseils pour rendre plus efficaces les premières étapes du développement clinique de médicaments. 12 janvier Food and Drug Administration des États-Unis, Washington DC (2006)
( 3 ) Source : « Animal testing and its alternatives—the most important omics is economics » L. Meigs, L. Smirova, C. Rovida, M. Leist, T. Hartung
( 4 ) Van Norman GA et al., Limitations of animal studies for predicting toxicity in clinical trials: is it time to rethink our current approach? JACC Basic Transl Sci 4 (7), 845–854; (2019) https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2452302X1930316X#bib15